SPORTS TRADITIONNELS
sumo et arts martiaux japonais
- Article mis à jour le 28/07/2025 -
Le Japon est un pays où la discipline et la tradition se rencontrent dans des pratiques ancestrales et des compétitions de haut niveau. Le pays est reconnu pour son équilibre entre les sports traditionnels (sumo, arts martiaux,...) et modernes (baseball, football...).
Le sport fait partie intégrante du programme scolaire au Japon, où les élèves pratiquent régulièrement une activité physique. Le concept de bukatsu (club scolaire) y est très répandu : les élèves rejoignent souvent un club sportif après les cours. Ces clubs favorisent l'esprit de camaraderie ainsi que le sens du travail d'équipe.
En ce qui concerne les sports traditionnels pratiqués au Japon, on retrouve notamment :
- D'une part, le sumo, véritable symbole national, qui représente bien plus qu'un simple sport : c'est un art de vivre, un rituel profondément enraciné dans des siècles d'histoire.
Le sumo remonte à plusieurs siècles et occupe une place importante dans la culture japonaise. Bien qu'ancestral, il reste très populaire aujourd'hui et attire un large public, notamment lors des grands tournois (honbasho). Les lutteurs, appelés rikishi, sont respectés et peuvent atteindre un statut de célébrité, même si la discipline est parfois critiquée à cause de la pression intense et le mode de vie strict qu'elle impose.
D'autre part, les arts martiaux japonais — comme le judo, le karaté, l'aïkido ou encore le kendo — incarnent une philosophie fondée sur le respect, la maîtrise de soi et la persévérance.
Ils constituent une part essentielle de la culture japonaise, combinant techniques de combat, discipline mentale et dimension spirituelle. Chaque art martial possède sa propre histoire, ses codes et ses traditions spécifiques.
Voici une brève présentation ainsi que quelques aspects de ces différents sports traditionnels que vous pourriez rencontrer lors de votre voyage au Japon.

TOURNOI DE SUMO
la lutte japonaise traditionnelle
Le sumo, qui signifie littéralement « se frapper mutuellement », est un sport de lutte traditionnel japonais. Il reste très populaire au Japon, même si des sports comme le baseball et le football tendent aujourd'hui à le détrôner, notamment auprès des jeunes générations.
Le sumo professionnel est une discipline exclusivement réservée aux hommes. Les lutteurs, appelés rikishi (littéralement « homme fort »), ou encore o-sumo-san, ne portent pendant les combats qu'un mawashi — une large bande de tissu enroulée autour de la taille et de l'entrejambe — qui constitue la seule prise autorisée.
Les combats de sumo se distinguent par la corpulence impressionnante des lutteurs et par les nombreux rituels traditionnels qui les accompagnent. Les affrontements sont souvent très brefs mais particulièrement intenses, durant parfois seulement quelques secondes.
Les combats consistent en deux règles simples:
- les lutteurs ne doivent pas sortir du dohyo (cercle),
- ni toucher le sol avec une autre partie que la plante de leurs pieds.
L'accès au dohyo est interdit aux femmes même en dehors du combat, selon une ancienne tradition shinto considérant le sang comme une souillure, et donc les femmes potentiellement impures du fait des menstruations.
Il y a six tournois principaux par an, appelés honbasho, qui durent chacun 15 jours. Lors de ces compétitions, les lutteurs s'affrontent dans des combats décisifs qui déterminent leur rang et influencent fortement leur réputation:
- Hatsu basho à Tokyo en janvier,
- Haru basho à Osaka en mars,
- Natsu basho à Tokyo en mai,
- Nagoya basho à Nagoya en juillet,
- Aki basho à Tokyo en septembre,
- et Kyushu basho à Fukuoka en novembre.
Le sumo est un sport riche en symbolisme. Avant chaque combat, les lutteurs accomplissent plusieurs rituels, tels que le shiko (élévation et frappe des jambes au sol), censé purifier le ring et chasser les mauvais esprits. D'autres gestes, réalisés avant ou pendant le combat — comme le lancer de sel — ont également une portée spirituelle, visant à protéger et sanctifier l'espace de combat.
Les rikishi vivent dans des heya (écuries), où ils s'entraînent quotidiennement. L'entraînement y est particulièrement rigoureux, combinant des exercices de force, de souplesse et de techniques de combat. La vie dans une heya est également régie par un strict code de conduite et une hiérarchie très marquée: les jeunes lutteurs doivent obéissance et respect à leurs aînés plus expérimentés.
Les lutteurs suivent un régime alimentaire spécifique, riche en calories et en protéines, souvent basé sur le chanko-nabe, un ragoût nourrissant conçu pour favoriser la prise de poids et le développement musculaire.
→ Si vous désirez visiter une écurie lors d'un entrainement, plusieurs ouvrent leurs portes au public. Je vous invite à parcourir mon article sur les activités à faire en lien avec la culture japonaise.

ARTS MARTIAUX JAPONAIS
judo, karaté, aïkido et kendo
Judo
Le judo est l'un des arts martiaux les plus populaires et les plus respectés au Japon. Il constitue un sport national majeur et est discipline olympique depuis 1964.
Le judo a été fondé à la fin du XIXe siècle par Jigoro Kano, un éducateur japonais qui a transformé les techniques traditionnelles du jujutsu en un système plus structuré et sécurisé.
Son objectif était de créer une discipline visant le développement physique, mental et spirituel, avec un accent particulier sur la moralité, le respect et l'entraide. C'est un sport de combat qui met l'accent sur les projections, les contrôles au sol et les techniques de soumission.
Les pratiquants, appelés judoka, débutent avec une ceinture blanche, puis progressent à travers différentes ceintures de couleur (jaune, verte, bleue, marron) avant d'atteindre la ceinture noire, symbole d'un certain niveau de maîtrise. Les grades supérieurs (dan) sont ensuite attribués en fonction des compétences techniques, de l'expérience et de l'engagement dans la pratique.
Le judo repose sur deux principes fondamentaux :
- "seiryoku zen'yō": l'utilisation optimale de l'énergie, ou utiliser la force de l'adversaire à son avantage,
- et "jita kyōei": l'entraide et la prospérité mutuelle.
Karaté
Le karaté est l'un des arts martiaux les plus célèbres au Japon et dans le monde entier. Bien qu'il soit né au Japon, il s'est largement exporté à l'international et a connu un regain de popularité lorsqu'il a été intégré pour la première fois au programme des Jeux Olympiques en 2020.
Le karaté trouve ses origines dans les îles d'Okinawa, au sud du Japon, où il s'est développé au fil des siècles. Le terme « karaté » vient des mots japonais kara (vide) et te (main), signifiant littéralement « main vide » — en référence à la capacité de se défendre sans arme.
Les écoles de karaté, appelées dōjō, sont présentes dans tout le pays. Les maîtres, ou sensei, sont hautement respectés pour leur savoir et leur expérience. Les pratiquants, appelés karatéka, suivent un système de grades composé de ceintures (kyū et dan), symbolisant leur progression.
En compétition, il existe deux aspects principaux:
- Kumite, le combat où deux karatéka s'affrontent dans un match,
- Kata, la démonstration de formes prédéterminées, où un karatéka exécute une série de mouvements imaginaires contre des adversaires fictifs. Les compétitions de kata sont jugées en fonction de la précision, de la fluidité et de la puissance des mouvements.
Le karaté est non seulement un sport populaire au Japon, mais aussi un moyen de cultiver la discipline, le respect et l'humilité.
Aïkido
L'aïkido est un art martial japonais fondé par Morihei Ueshiba au début du XXe siècle. Il se distingue par son approche non violente et sa philosophie centrée sur l'harmonie. Le terme aïkidō signifie littéralement « la voie de l'harmonisation de l'énergie » (ai = harmonie, ki = énergie, dō = voie).
L'aïkido repose sur le principe d'utiliser la force de l'attaquant contre lui-même. Contrairement à d'autres arts martiaux qui cherchent à vaincre un adversaire, l'aïkido vise à contrôler et à déséquilibrer l'attaquant sans lui causer de dommage. Les techniques comprennent des projections, des clés articulaires et des immobilisations, toujours exécutées avec l'intention de minimiser les blessures.
Les pratiquants, appelés aïkidoka, s'entraînent généralement en binôme, en travaillant sur des techniques de défense contre différents types d'attaques (coup de poing, saisie, attaque au sabre ou au poignard). L'entraînement met l'accent sur la fluidité, la précision des mouvements et l'harmonisation du corps avec celui de l'adversaire. La pratique inclut des kata (formes codifiées) et le randori (combat libre face à plusieurs attaquants), qui développent la réactivité et l'adaptabilité.
Les compétitions d'aïkido sont très rares, car la discipline privilégie le développement personnel, la maîtrise de soi et l'amélioration continue plutôt que la recherche de victoire.
Kendo
Le kendo est un art martial traditionnel japonais centré sur l'art du combat à l'épée. Le terme kendo signifie littéralement « la voie du sabre » (ken = sabre, dō = voie) et puise ses origines dans les techniques de combat utilisées par les samouraïs.
Issu du kenjutsu, l'art du sabre ancien, le kendo a évolué pour devenir une discipline qui met autant l'accent sur le développement personnel que sur la maîtrise technique. Il est aujourd'hui largement pratiqué dans les écoles japonaises, ainsi que dans de nombreuses institutions à travers le pays, et ce, à tous les âges.
Plus qu'un simple sport de combat, le kendo est aussi une voie de discipline intérieure. Il inculque des valeurs fondamentales telles que le respect, l'humilité, l'honneur et la maîtrise de soi, tout en encourageant la réflexion sur soi-même et la méditation.
La pratique du kendo se fait avec un shinai (sabre en bambou) et un bōgu (armure de protection) comprenant:
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un casque (men),
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une protection des poignets (kote),
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une cuirasse pour le torse (dō),
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et une protection pour les hanches et les cuisses (tare).
L'objectif d'un combat est de marquer un ippon (point décisif) en touchant une zone ciblée de l'adversaire (la tête, les poignets, le torse ou la gorge) avec précision, justesse et esprit de décision.