PORTE-BONHEURS JAPONAIS

symboles de chance et de protection

- Article mis à jour le 30/07/2025 - 

Au Japon, il existe une grande variété d'objets considérés comme des porte-bonheurs, chacun ayant sa propre signification symbolique. En japonais, on les appelle engimono: le mot engi signifie « chance » ou « bon augure », et mono désigne une « chose » ou un « objet ».

La popularité de ces objets est étroitement liée aux traditions bouddhistes et shintoïstes. Ils sont le plus souvent achetés dans les temples ou les sanctuaires, notamment lors des grandes fêtes religieuses ou en début d'année, pour attirer la chance, la prospérité, la santé ou la réussite.

La superstition et la croyance en la chance sont profondément enracinées dans la culture japonaise. Les Japonais accordent une grande importance à ces objets symboliques, qu'ils considèrent comme de véritables talismans de protection, de prospérité ou de bon augure dans leur vie quotidienne.

En plus de leur signification spirituelle, les porte-bonheurs japonais sont aussi de jolis souvenirs à rapporter de voyage, souvent accessibles à petit prix, et riches en valeurs culturelles.

Voici quelques exemples de porte-bonheurs traditionnels japonais que vous pourriez rencontrer lors de votre séjour au Japon :

LE MANEKI-NEKO

le chat levant la patte, pour attirer la bonne fortune

Le maneki-neko est sans doute le porte-bonheur japonais le plus populaire. Son nom signifie littéralement « le chat qui invite » (maneku = inviter, neko = chat) en japonais.

Il s'agit d'une petite statue traditionnelle, souvent en céramique ou en porcelaine, représentant un chat assis levant une ou deux pattes en l'air. Le maneki-neko est généralement orné de différents accessoires symboliques, tels qu'un collier rouge avec une clochette, une bavette décorative, ou encore une grosse pièce d'or ovale appelée koban, qui représente la richesse et la prospérité.

Il est censé apporter chance et prospérité à son propriétaire et est souvent placé à l'entrée des magasins et des maisons pour attirer la bonne fortune.

La patte levée du maneki-neko a une signification bien précise :

  • La patte droite levée attire la richesse et la bonne fortune (souvent utilisée dans les entreprises),

  • La patte gauche levée attire les clients, les voisins ou encore les amis (idéale pour les commerces ou les lieux accueillant du public),

  • Lorsque les deux pattes sont levées, le chat est censé protéger le foyer ou l'entreprise dans son ensemble.

On dit également que plus la patte est levée haut, plus l'effet du porte-bonheur est puissant.

Les différentes couleurs ont également des significations spécifiques:

  • Blanc : version la plus courante, symbole de pureté et de joie,
  • Noir : fait fuir les mauvais esprits, la maladie et les personnes mal intentionnées,
  • Jaune ou doré : assure la richesse,
  • Rouge : apporte la protection et la santé,
  • Rose : invite l'amour au sein du couple,
  • Vert : aide à la réussite scolaire,
  • Bleu: apporte l'harmonie, la paix et le bonheur,
  • Tricolore: couleur la plus populaire chez le maneki-neko (fourrure tricolore, blanche avec des taches noires et rousses).

Où peut-on retrouver les maneki-neko au Japon?

Si vous désirez en acheter, vous en trouverez largement dans toutes sortes de magasins de souvenirs et d'artisanat japonais.

Au Japon, ils sont fréquemment placés à l'entrée des boutiques et des restaurants pour attirer les clients.

Le temple Gotoku-ji, situé à l'ouest de Tokyo, est bien connu pour être le lieu de naissance du maneki-neko. Vous y retrouverez des milliers de chats de toutes tailles qui vous saluent.

Le sanctuaire Imado-jinja, situé à Asakusa (Tokyo), est également connu pour être dédié au maneki-neko. Les couples japonais viennent y prier pour se souhaiter bonne chance en amour et réussir leur mariage.

A Nagoya, dans le quartier rétro de Osu, on peut croiser un maneki-neko géant dans l'une des shotengai proche du temple Osu Kannon

On le retrouve aussi dans la pop culture japonaise comme dans le manga Dandadan, où le personnage de Mémé Turbo est un maneki-neko ou dans la licence Pokémon avec Miaouss.

LE DARUMA

symbole japonais de la persévérance

Le daruma est une figurine japonaise traditionnelle symbolisant la persévérance, la chance et la réalisation des vœux. Originaire de la ville de Takasaki, dans la préfecture de Gunma, elle est utilisée comme porte-bonheur pour encourager l'atteinte d'un objectif personnel ou professionnel.

Fabriquée traditionnellement en papier mâché, de forme arrondie, sans bras ni jambes, la figurine représente Bodhidharma, un moine bouddhiste célèbre pour son endurance et sa pratique rigoureuse de la méditation. Sa forme particulière lui permet de toujours se redresser lorsqu'on la pousse, illustrant ainsi le proverbe japonais:

"Nanakorobi yaoki"  – "Tomber sept fois, se relever huit"

Cette propriété fait du daruma un symbole fort de détermination, de résilience et de succès à force d'efforts.

Le visage du daruma est facilement reconnaissable : moustachu, avec de larges sourcils arqués (souvent en forme de grues, symbole de longévité) et des yeux entièrement blancs, sans iris au départ. Certaines figurines portent également des caractères peints indiquant le type de vœu formulé par leur propriétaire (succès, richesse, santé, protection, etc.) ou bien son prénom.

Traditionnellement, les yeux du daruma ne sont pas peints à l'achat. Le rituel veut que le propriétaire formule un vœu ou se fixe un objectif, puis peigne le premier œil en guise d'engagement.
Lorsque le vœu est exaucé ou que l'objectif est atteint, il peint le second œil, complétant ainsi le visage de la figurine et remerciant symboliquement le daruma pour son soutien.

Une fois sa fonction accomplie, il est courant d'apporter le daruma dans un temple pour participer à une cérémonie d'incinération appelée daruma kuyō. Ce rituel a lieu généralement en fin d'année et permet de remercier le daruma, de libérer l'énergie du vœu exaucé et de se préparer à de nouveaux objectifs.

Ce geste symbolise la clôture d'un cycle et le début d'un nouveau chapitre, dans une démarche de renouvellement personnel et de gratitude.

Bien que traditionnellement rouge (la couleur porte-bonheur et protectrice), le daruma peut être de différentes couleurs, chacune ayant sa propre signification symbolique, par exemple:

  • Noir: pour le succès dans les affaires et protège de la malchance et du mauvais œil,
  • Bleu: pour la réussite scolaire et dans les projets professionnels,
  • Vert: pour la santé physique, le développement de compétences ou de talents,
  • Jaune ou doré: pour la prospérité et la richesse,
  • Rose: pour les relations amoureuses,
  • Violet: pour la longévité,
  • Blanc: pour le mariage et la pureté,
  • ...

Où peut-on retrouver les daruma au Japon?

Si vous désirez en acheter, vous en trouverez largement dans toutes sortes de magasins de souvenirs et d'artisanat japonais, ainsi que dans les temples. 

A Tokyo, la boutique HappyDaruma & TOKYO propose, en plus d'en vendre, un atelier pour peindre votre propre daruma en choisissant la couleur ainsi que le kanji peint à la main,

Dans la gare de Takasakion retrouve plusieurs représentations de daruma à divers endroits.  

Le temple Shorinzan Daruma-jisitué à Takasaki (la ville originelle des daruma), est peuplé de daruma de toutes les tailles et de toutes les couleurs. On retrouve également une petite salle d'exposition avec une collection d'une centaine de daruma artisanaux différents.

→ Le temple Katsuo-ji, surnommé "le temple aux daruma", est situé dans le nord d'Osaka (Minoo). On y retrouve des centaines de daruma et on peut obtenir un très joli souvenir (gratuit) : une carte postale tamponnée à l'effigie de daruma. 

→ Le temple Daisho-in, situé à Miyajima, propose des ema (plaques en bois pour exprimer ses vœux aux divinités) en forme de daruma. 

On les retrouve également dans la pop culture japonaise, comme dans Pokémon avec Darumarond et Darumacho.

LE TANUKI

animal mythique, symbole de chance et de prospérité

Le tanuki, inspiré du chien viverrin japonais (un canidé ressemblant à un croisement entre un raton laveur et un blaireau), est une créature mythique du folklore japonais

Il est souvent représenté de manière fantaisiste, avec un gros ventre, un chapeau de paille, une bouteille de saké à la main, et des attributs masculins exagérés, perçus comme des symboles de richesse, de fertilité et de bonne fortune.

Dans la culture populaire japonaise, le tanuki est avant tout un porte-bonheur associé à la prospérité. C'est pourquoi on trouve fréquemment des statues de tanuki placées devant les restaurants, les commerces ou les auberges, afin d'attirer la chance et les clients.

Où peut-on retrouver les tanuki au Japon?

Si vous désirez en acheter, vous en trouverez parfois dans des magasins de souvenirs et d'artisanat japonais. Dans la shotengai en face de Nakano Station (Tokyo), se trouve une petite boutique de vaisselle et décoration japonaise où vous trouverez un large choix de statues de tanuki.

Au Japon, vous en croiserez absolument partout en vous baladant: dans les boutiques japonaises, à l'entrée des bars et des restaurants, au sein des temples,... 

Ils sont également vénérés dans certains temples comme dans le Yashima-ji à Takamatsu, le Tanukidanisan Fudo-in à Kyoto ou encore le Chingodo à Asakusa (Tokyo).

Dans le quartier de Asakusa à Tokyo, on retrouve la Tanuki-dori (ou Tanuki Street) où l'on peut s'amuser à retrouver 11 statuettes de tanuki différentes le long de la rue.

Dans la ville de Shigaraki, à l'est de Kyoto, on retrouve un immense magasin de poterie appelée Tanuki Mura où l'on retrouve des centaines de statuettes différentes de tanuki.

On les retrouve aussi dans l'animation japonaise, comme dans le film "Pompoko" produit par le studio Ghibli par exemple.

LES SHISA

les esprits gardiens de la maison

Les shisa sont des créatures mythiques d'Okinawa, à mi-chemin entre le lion et le chien. Emblématiques de la culture okinawaïenne, ils sont considérés comme des gardiens protecteurs et des symboles de chance et de prospérité.

Souvent fabriqués en céramique ou en plâtre, les shisa arborent des formes expressives, parfois humoristiques et très colorées. Mais au-delà de leur aspect décoratif, ils sont perçus comme de véritables esprits protecteurs, placés sur les toits des maisons, ou à leur entrée, pour repousser les mauvais esprits et protéger les foyers ou commerces.

Les shisa sont toujours représentés par paires, et chacun a un rôle bien précis :

  • Le mâle, placé à droite, garde la gueule ouverte pour chasser les mauvais esprits.

  • La femelle, placée à gauche, garde la bouche fermée pour retenir le bonheur et la prospérité à l'intérieur du foyer.

Cette dualité incarne l'équilibre entre la protection et la préservation, et renforce leur fonction d'esprits gardiens dans la tradition okinawaïenne.

Partout au Japon, on trouve les cousins des shisa : les koma-inu (littéralement « chiens-lions »). Placés par paires à l'entrée des sanctuaires shinto, et parfois des temples bouddhistes, leur rôle est de protéger les lieux sacrés et d'éloigner les mauvais esprits.

Ils servent de gardiens spirituels, veillant sur les divinités (kami) et les bâtiments sacrés, tout en assurant la pureté du lieu.

Où peut-on retrouver les shisa au Japon?

→ Si vous désirez en acheter, il faudra généralement vous rendre sur les îles d'Okinawa pour en trouver. La Kokusai-dori, située à Naha (la capitale d'Okinawa), est remplie de boutiques de souvenirs vendant des centaines de modèles de shisa différents

→ A Tokyo, dans le quartier de Chiyoda, on retrouve une petite boutique spécialisée dans les produits venus d'Okinawa, avec une belle sélection de shisa: Ginza Okinawan Washita Shop.

On retrouve traditionnellement les shisa sur les toits des maisons okinawaïennes. 

LE SARUBOBO

la poupée associée à la chance, la protection et la fertilité

Le sarubobo est une amulette japonaise traditionnelle, originaire de la ville de Takayama, dans la préfecture de Gifu. En dialecte local, le mot sarubobo signifie littéralement « bébé singe », un nom probablement inspiré de la tête rouge caractéristique de la poupée, rappelant celle des bébés singes.

Traditionnellement, ce sont les grand-mères qui confectionnaient les sarubobo pour leurs petites-filles, dans le but de leur porter chance, notamment en ce qui concerne le mariage. Le sarubobo est ainsi perçu comme une amulette protectrice du foyer, censée favoriser une union heureuse, des accouchements sans complications, et une vie conjugale harmonieuse.

Les sarubobo sont des poupées traditionnellement rouges, reconnaissables à leur absence de visage. Cette particularité aurait pour but de permettre à leur propriétaire d'imaginer les expressions en fonction de son humeur du moment, rendant ainsi la poupée personnelle et évolutive.

Elles portent généralement une veste et une coiffe en tissu noir, dans un style simple et traditionnel. Les sarubobo existent en différentes tailles, allant des petits porte-clés aux grandes poupées décoratives,


Elles se déclinent aujourd'hui en plusieurs couleurs, chacune associée à une signification spécifique:

  • Rouge: pour le mariage et la famille,
  • Bleu : pour la chance dans les études et au travail,
  • Rose : pour la chance en amour,
  • Vert : pour la santé,
  • Violet: pour la longévité,
  • Jaune ou doré : pour la chance en matière d'argent,
  • Noir : contre la malchance,
  • Orange : pour bénir les enfants et les protéger,
  • ...

Où peut-on retrouver les sarubobo au Japon?

→ Si vous désirez en acheter, on les retrouve dans toutes les boutiques de souvenirs de Takayama et des villages aux alentours (comme à Shirakawa-go par exemple).

Certains magasins, comme le Snoopy Chaya de Takayamaproposent des goodies exclusifs en lien avec les sarubobo.  

Dans le quartier historique de Sanmachi à Takayama, on retrouve une jolie statue de sarubobo à taille humaine.

LE TEMARI

la balle qui symbolise l'amitié, le bonheur et la loyauté

Le temari, qui signifie littéralement « balle à main » en japonais, est un objet d'origine chinoise, introduit au Japon il y a plusieurs siècles. À l'origine simple jouet pour enfants, le temari a évolué au fil du temps pour devenir une véritable œuvre d'art symbolique.

Traditionnellement, les temari étaient offerts aux enfants par leurs parents à l'occasion du Nouvel An, en signe de chance et de protection.

Lors de leur fabrication, on glissait parfois à l'intérieur:

  • un petit message écrit à la main contenant un vœu,

  • ou bien des éléments sonores comme des grains de riz ou des grelots, pour leur ajouter une dimension ludique et sensorielle.

Aujourd'hui, les temari sont de véritables objets d'art, souvent réalisés avec des fils de soie soigneusement brodés, et décorés de motifs géométriques ou floraux très complexes.

Parmi les motifs les plus populaires:

  • le kiku-sashi (motif de chrysanthème),

  • le hana-sashi (motif floral),

  • le kikko (motif en hexagones, inspiré de la carapace de tortue),

  • et le mitsubishi (motif formé de trois diamants, représentés par des losanges).

Au fil du temps, les temari ont acquis une profonde signification culturelle au Japon. Avec l'arrivée des jouets en caoutchouc, ils ont peu à peu perdu leur fonction ludique pour devenir de véritables objets d'art, des cadeaux du Nouvel An ou des porte-bonheurs précieux.

Traditionnellement offerts lors du Nouvel An japonais, les temari symbolisent des valeurs fortes telles que l'amitié, le bonheur et la loyauté.


Cette tradition perdure aujourd'hui dans de nombreux moments marquants de la vie :

  • Naissance ou anniversaire d'un enfant: symbole d'amour maternel et de bienveillance, le temari est offert comme un souhait de vie harmonieuse et protégée pour l'enfant.

  • Mariage: offrir un temari à un couple symbolise l'union, l'équilibre conjugal et la prospérité. Certains motifs, comme la carapace de tortue (kikko), sont associés à la longévité et à l'harmonie du foyer.

  • Emménagement dans un nouveau logement: le temari est vu comme un talisman protecteur, idéal pour souhaiter une vie paisible et épanouissante dans un nouvel environnement.

  • Accomplissement personnel ou encouragement: symbole de persévérance et d'équilibre, il constitue un cadeau porteur d'espoir pour soutenir une personne dans ses projets ou marquer une étape importante.

Où peut-on retrouver les temari au Japon?

Si vous désirez en acheter, beaucoup de région ont comme spécialité les balles temari, vous en retrouverez régulièrement dans des magasins d'artisanat japonais comme par exemple dans le quartier de Higashi Chaya à Kanazawa.

→  Une des spécialité de la ville de Kanazawa est la balle appelée Kaga temari. Vous y retrouverez un large choix d'articles (des boucles d'oreilles par exemple) avec la même technique sur l'un des stands de l'immense boutique "Kanazawa Hyakubangai Anto" située dans la gare de Kanazawa.

EMA, OMAMORI et OMIKUJI

les porte-bonheurs des temples et sanctuaires japonais

Ema

Les ema  sont de petites plaques en bois que l'on retrouve dans les temples bouddhistes et surtout les sanctuaires shinto à travers tout le Japon. Sur ces plaques, les visiteurs peuvent écrire un souhait ou une prière à l'attention des kami (divinités shintoïstes).

Les Japonais y inscrivent leurs vœux concernant la santé, la famille, les relations amoureuses, la réussite scolaire... Puis les accrochent sur un présentoir spécial (appelé emakake) afin que les dieux puissent les lire.

En japonais, le terme ema signifie littéralement "image de cheval" car à l'origine, les fidèles offraient de véritables chevaux aux sanctuaires pour que leurs vœux soient exaucés. Les premiers ema étaient donc des représentations de cheval.

Le terme ema signifie littéralement « image de cheval ». À l'origine, les fidèles offraient de véritables chevaux aux sanctuaires shinto pour implorer les kami d'exaucer leurs vœux. Comme ce type d'offrande n'était pas accessible à tous, la tradition a évolué : les fidèles ont commencé à offrir des images peintes de chevaux à la place.


Bien que l'image traditionnelle du cheval est toujours largement représentée, on retrouve aujourd'hui de nombreux autres motifs sur les ema, par exemple: 

  • les animaux sacrés comme les kitsune (renards messager de la divinité Inari), les grues et les carpes koi symbolisent la prospérité, la chance et la protection,

  • les éléments de la nature comme les sakura (cerisiers en fleurs), les montagnes et les rivières évoquent la beauté et la force de la nature,

  • ou encore les animaux du zodiaque japonais.

Les motifs reflètent souvent la divinité ou l'objectif spécifique du sanctuaire ou du temple où ils sont vendus.

Où peut-on retrouver les ema au Japon?

→ Dans les temples et sanctuaires.

Certains temples et sanctuaires ont de très jolis modèle d'ema qui en font de parfaits souvenirs:  le temple Myouryu-ji à Kanazawa avec des ema en forme de tête de shiba, le sanctuaire Yutoku Inari-jinja dans la préfecture de Saga avec des ema kitsune, le sanctuaire Fushimi Inari-taisha à Kyoto avec des ema en forme de torii rouge ou de tête de kitsune, ou encore le temple Daisho-in à Miyajima avec des ema en forme de daruma.

Dans certains temples et sanctuaires, vous pouvez retrouver des références avec les manga japonais, comme de très jolies illustrations faites à la main au dos des ema accrochés par les fidèles: comme au Kanda-myojin à Tokyo (proche du quartier de Akihabara) ou au Kamado-jinja (même nom que le personnage principal de Demon Slayer) à Dazaifu.

Omamori

Les omamori sont des amulettes japonaises dédiées à un kami (divinité shinto) ou à une figure bouddhiste. Le mot vient du verbe mamoru, qui signifie protéger, et omamori en est la forme honorifique (sonkeigo), soulignant le respect dû à l'objet sacré.

Dans les sanctuaires et les temples, chaque omamori est considéré comme habité par l'esprit de la divinité dont il porte le nom, joliment brodé ou imprimé sur la pochette. Il contient également un texte sacré (souvent un sutra ou une citation philosophique japonaise), censé conférer à l'amulette pouvoir et protection.

À l'origine fabriqués en papier ou en bois, les omamori modernes prennent la forme de petits sacs de tissu brodé, fermés et scellés. À l'intérieur se trouve une prière ou une inscription religieuse, invisible, qu'il ne faut jamais ouvrir sous peine d'annuler ses effets.

Une fois achetée, l'amulette devient sacrée grâce à la réalisation d'un rituel spécifique par les moines ou les prêtres du sanctuaire.

Il existe des omamori pour une grande variété d'objectifs, il est donc important de le choisir avec soin, en fonction de son besoin ou de celui de la personne à qui on souhaite l'offrir. Parmi les plus courants, on trouve des amulettes pour :

  • la réussite scolaire,

  • la protection contre le mal,

  • la sécurité routière,

  • la prospérité financière et les affaires,

  • le bonheur et la chance générale,

  • ou encore pour trouver l'amour.

Bien que les omamori soient conçus pour un usage personnel, ils sont aussi considérés comme une forme de donation au sanctuaire ou au temple, et sont très souvent offerts à autrui pour témoigner de l'affection, du soutien ou de bons vœux.

Dans les boutiques attenantes aux temples et sanctuaires, on trouve également :

  • des charmes porte-bonheur à accrocher à son sac ou téléphone,

  • des talismans pour animaux de compagnie,

  • et une grande diversité d'amulettes de toutes tailles, formes et couleurs, souvent décorées de symboles traditionnels ou mignons selon la région.

Où peut-on retrouver les omamori au Japon?

Dans les temples et sanctuaires.

Voici quelques chouettes omamori que j'ai pu trouver lors de mes différents voyages au Japon

- omamori en forme de lapin dans la boutique située en haut du Mt. Fuji Panoramic Ropeway à Fujikawaguchiko

- omamori en forme de fleur de cerisier au sanctuaire Kifune-jinja à Kibune (Kyoto), 

- omamori en forme de tête de shiba au temple Myouryu-ji à Kanazawa ,

- omamori en forme de tengu au sanctuaire Kitaguchi Hongu Fuji Sengen à Fujiyoshida,

- omamori protecteur pour son chien au sanctuaire Tsurugaoka Hachiman-gu à Kamakura.

Omikuji

Les omikuji sont des divinations ou prédictions écrites sur des bandes de papier que l'on tire au sort dans les temples et sanctuaires à travers tout le Japon.

En japonais, omikuji signifie littéralement « tirer la volonté des dieux ». Autrefois, on avait pour habitude de demander conseil aux divinités avant de prendre une décision importante. L'omikuji est ainsi devenu un moyen symbolique de recevoir le message des dieux.

Aujourd'hui, les Japonais consultent souvent un omikuji :

  • avant un événement majeur (voyage, mariage, entretien...),

  • ou à l'occasion du Nouvel An japonais, période propice aux vœux et résolutions.

La façon traditionnelle de tirer un omikuji est d'agiter une boite octogonale contenant des baguettes pour en faire sortir une. Sur chaque baguette il y a un numéro, qu'il faut utiliser pour accéder à une série de tiroirs. A chaque numéro correspond un tiroir qu'il faut ouvrir pour récupérer sa prédiction.

De plus en plus de temples et sanctuaires simplifient le procédé en remplissant une grande boite de prédictions où vous tirez un omikuji au hasard en échange d'une petite somme (généralement de 100 à 300 JPY).

La prédiction contenue dans un omikuji couvre des thématiques variées telles que :

  • la chance générale,

  • la réussite dans les études ou le travail,

  • les relations amoureuses,

  • la santé,

  • ou encore les voyages.

Elle est souvent formulée sous la forme d'un court poème ou d'un texte symbolique, ce qui peut rendre sa compréhension difficile pour les personnes ne maîtrisant pas le japonais. Heureusement, certains temples et sanctuaires proposent désormais des versions bilingues (japonais/anglais), bien que cela reste encore relativement rare.

Si la prédiction est bonne, vous pouvez conserver précieusement l'omikuji. Si le présage est mauvais, il est de coutume de le plier et de l'accrocher aux branches d'un pin (ou dans un endroit bien défini au sein du temple ou sanctuaire). Ce geste symbolise le fait de laisser la mauvaise fortune derrière soi, dans l'espoir que les dieux s'en chargent.

Les plus classiques sont de simples petits morceaux de papier, d'autres sont cachés à l'intérieur d'une petite statuette ou, pour les enfants, parfois accompagnés d'un petit jouet

Où peut-on retrouver les omikuji au Japon?

→ Dans les temples et sanctuaires.

L'un des endroits les plus populaires du Japon pour tirer un omikuji (avec la traduction en anglais) est certainement le temple Senso-ji à Asakusa (Tokyo).  

Le sanctuaire Kifune-jinja à Kibune (au nord de Kyoto), est célèbre pour ses omikuji particuliers qui se révèlent au contact de l'eau de la fontaine du sanctuaire. 

→ Le temple Katsuo-ji à Minoo (au nord d'Osaka), célèbre pour être le temple des daruma, proposent des omikuji en forme de daruma. Une fois l'omikuji sorti de la statuette, vous pouvez la poser n'importe où dans l'enceinte du temple, ce qui fait qu'on en retrouve des milliers. 

LE KUMADE

le râteau de la prospérité pour l'année à venir

Le kumade est un râteau en bambou décoratif considéré comme un porte-bonheur traditionnel au Japon. Il est généralement acheté à chaque changement d'année, pour attirer la chance, la prospérité et le succès dans les affaires ou dans la vie familiale.

En japonais, le mot kumade signifie littéralement « main d'ours », mais désigne surtout un râteau ou un large peigne à dents dures, utilisé pour rassembler feuilles mortes ou débris dans les parcs et jardins. Par extension symbolique, il est censé « ratisser la fortune » ou « ramener la chance à soi ».

Dès les périodes anciennes, les kumade étaient très prisés des commerçants et étaient déjà vendus dans certains sanctuaires shinto dédiés aux divinités du commerce et de la prospérité, comme Ebisu ou Daikokuten. C'est durant l'époque d'Edo qu'est apparue la tradition des kumade richement décorés.

Les kumade sont parfois vendus à prix d'or, surtout lorsqu'ils sont grands et richement décorés. La tradition veut que l'on en achète un nouveau chaque année, généralement plus grand que celui de l'année précédente. Cette coutume repose sur l'idée que plus le râteau est grand, plus il pourra "ratisser" de chance et d'argent.

La majorité du temps, le kumade est acheté lors du festival Tori-no-Ichi, également appelé la foire du coq. Ce festival se déroule chaque année au mois de novembre, principalement dans la région de Tokyo.

Lorsqu'un kumade est vendu, un petit rituel de célébration a lieu entre le vendeur et l'acheteur : on assiste alors au ippon-jime, une forme traditionnelle d'applaudissements japonais. Il consiste en trois séries de trois claquements de mains, suivies d'un dernier claquement final (rythme 3–3–3–1), marquant la conclusion de l'échange et l'espoir de prospérité pour l'année à venir.

Fabriqué en bambou, le kumade est orné de multiples éléments symboliques considérés comme des porte-bonheur traditionnels au Japon. Ces décorations sont soigneusement choisies pour attirer la fortune, la prospérité et le succès. On y retrouve notamment : 

  • les pièces d'or japonaises koban,
  • le masque souriant de la déesse Okame,
  • les daruma,
  • les maneki-neko,
  • les divinités Ebisu et Daikokuten associés à la bonne fortune,
  • la nourriture en offrande (barils de nihonshu, sacs tressés de riz,...),
  • les représentations d'animaux (poissons, grues, tortues,...),
  • et les branches de pin, de bambou ou de fleurs saisonnières typiques au Japon.
En tant que touristes, on peut facilement trouver des versions plus petites, transportables et moins chères à partir de 1000 JPY.

Où peut-on retrouver les kumade au Japon?

Si vous désirez en acheter, rendez-vous dans l'un des sanctuaires qui fête le Tori-no-ichi, la foire du coq qui se déroule en novembre chaque année: 

- les sanctuaires Otori-jinja d'Asakusa et de Meguro,

- le sanctuaire Hanazono-jinja à Shinjuku,

- et Okunitama-jinja à Fuchu, dans la banlieue ouest de Tokyo.

→ Le sanctuaire Oji-jinja (à Tokyo) organise cette foire et la vente des kumade le 6 décembre de chaque année

SENBAZURU

la guirlande des mille grues en origami

En japonais, le terme senbazuru signifie littéralement « mille grues ». Il désigne une guirlande composée de 1000 grues en origami, une technique de pliage traditionnelle japonaise. Dans la culture japonaise, la grue (tsuru) est un symbole fort de longévité, de bonheur et de bonne fortune.

Cette pratique repose sur une légende populaire : celui ou celle qui plie mille grues en papier verrait son vœu le plus cher exaucé, qu'il concerne la santé, la longévité, l'amour ou encore la paix.

La légende des mille grues est particulièrement connue au Japon grâce à l'histoire émouvante de Sadako Sasaki, une jeune fille exposée aux radiations d'Hiroshima alors qu'elle n'avait que deux ans. Atteinte de leucémie plusieurs années plus tard, elle entreprit de plier mille grues en origami dans l'espoir de guérir, croyant à la légende qui promettait qu'un vœu serait exaucé.

Malheureusement, Sadako est décédée avant d'avoir terminé les mille grues. Touchés par sa détermination, ses camarades de classe ont plié les grues restantes et l'ont accompagnée dans son dernier voyage : elle a été enterrée avec le senbazuru.

Depuis, le senbazuru est devenu un puissant symbole de paix, d'espoir, de guérison et de longévité. On l'offre aux personnes malades pour leur souhaiter un prompt rétablissement, mais aussi à l'occasion d'événements importants comme les mariages, les naissances ou les prières pour la paix.

Où peut-on retrouver des senbazuru au Japon?

→ Une statue de Sadako (la jeune fille dont on a parlé un peu plus haut dans l'article) tenant une grue est érigée dans le Parc du Memorial de la Paix à Hiroshima, et des milliers de grues sont envoyées chaque année en son hommage.

→ Dans l'enceinte du sanctuaire Fushimi Inari-taisha à Kyotoon trouve un petit sanctuaire dédié aux enfants qui se reconnaît par la présence de nombreux senbazuru.

→ On trouve également des expositions de senbazuru dans les mémoriaux, les musées, les centres commerciaux et de nombreux autres espaces publics dans tout le Japon à l'occasion des anniversaires des bombardements atomiques et de la fête d'O-bon. 

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